Régulièrement, dans un premier échange, je suis sollicité pour aider à la conception d’« un jeu » dans le but de sensibiliser, faire de la pédagogie, ou mobiliser. Parfois avec une idée très précise du format : « escape game, jeu de société, jeu vidéo…)
Mais en posant des questions, souvent, je me rends compte que la solution la plus adaptée, ce n’est pas vraiment « un jeu », mais quelque chose que j’appellerai « un atelier ludique ».
Nous le définirons plus tard, mais revenons d’abord sur cette envie « faire un jeu ».
Le jeu, c’est un média très accrocheur, pour intéresser des publics. Lorsqu’il est la « fiction du faire », il nous implique émotionnellement, il nous fait expérimenter. Mais pour fonctionner, il doit être immersif, impliquer, proposer des mécanismes ludiques, et un adéquat mélange de liberté et de règles.
En bref, créer une expérience de jeu, c’est un investissement non négligeable de temps, d’énergie, et d’argent, pour réussir à produire cet effet. Et ça ne répond pas forcément pas à tous les objectifs souhaité.
Parce que souvent, au-delà d’intéresser et de faire vivre un moment, on veut en plus créer une dynamique, une émergence, du dialogue, pour développer un lien durable avec son public.
Mais le jeu, c’est aussi un moment « hors du temps » par définition. Quand nous sommes dans le « cercle magique du jeu », les enjeux réels disparaissent. C’est une de ses forces, puisque c’est ce qui lui donne son pouvoir de décalage, de prise de recul, d’exploration sans gravité. Mais ce n’est pas toujours adapté. En particulier quand on veut faire émerger des échanges sur des cas concrets, des plans d’action, des projets pour la suite.
Ce retour au réel, sur un mode collaboratif, est plutôt du ressort d’un de mes autres champs d’action : « la facilitation ». La facilitation s’intéresse à rendre les moments collectifs, plus équilibrés, plus sains, plus créatifs et plus efficaces, via les outils de l’intelligence collective. Pour produire et créer collaborativement, et aussi pour mieux fonctionner ensemble.