Quand la gamification rencontre le Design Sprint

Article rédigé par Michael

Temps de lecture : environ 3 min

Pendant longtemps, j’ai cru que le Design Sprint,  c’était réservé aux géants de la Silicon Valley.

Le Design Sprint, ce n’est pas vraiment nouveau. Une approche mêlant facilitation et design, applicable à des produits et services innovants, conçue par Google. Pas étonnant que j’aie acheté, plein d’enthousiasme le livre de Jack Knapp à sa sortie en France en 2017.

Je dois avouer que j’avais vite déchanté. Au-delà de Google, qui en France avait la capacité à convaincre d’allouer le temps et les moyens pour une démarche intensive et exploratoire de… 5 jours !

Bref, j’avais un peu lâché l’affaire, avant de me rendre compte récemment que c’était un outil qui méritait vraiment de s’y replonger. Mais avant d’aller plus loin, je crois que je dois vous expliquer ce qu’est un Design Sprint.

C'est quoi, un Design Sprint ?

Le Design Sprint est une méthode qui a été inventée et popularisée par Jack Knapp chez Google. Elle s’inspire du Design Thinking et propose de concentrer des activités de design autour de 5 jours intensifs, en équipe. Les étapes vont être cadrées et structurées pour mieux définir le problème, rencontrer les publics concernés, trouver des concepts et des idées, décider, et enfin prototyper et les confronter.

En pratique, le Design Sprint va réunir les principaux métiers autour d’un projet, les décideurs, les designers, et va consister en une suite d’activités, précises et chronométrées, animées par un facilitateur.

Ce format va permettre de gagner en efficacité en évitant les temps d’échanges d’informations et de reporting du mode projet ou des ateliers successifs, et aussi d’acculturer toute l’équipe au process de design.

C’est un vrai moyen de gagner du temps et de l’argent, en se posant tôt les bonnes questions, et en prenant les bonnes décisions, rapidement.

Par exemple : une société technologique a comptabilisé avoir économisé 250 000 $, grâce à un Design Sprint qui a évité le développement d’une application inutile
Source : Fresh Tilled Soil

La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, les praticiens du Design Sprint adaptent le format pour le rendre plus adapté à nos entreprises et nos contextes.

Pauline Thomas, fondatrice du Laptop, dans son livre « Le Design Sprint en pratique », propose divers formats de Sprint de 1 à 5 jours, adaptés à ce qu’on cherche à accomplir.

Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est qu’un Sprint doit rester un format intensif, facilité avec précision et méthode, pour garder son essence. Le but est de se confronter aux utilisateurs de notre produits ou service, de maquetter et prototyper les éléments de ce que l’on veut tester, pour réellement obtenir des résultats au bout de ces journées.

« Le design sprint est un dispositif artificiel de culture intensive ; faire un Design Sprint, c’est accélérer les conditions de productions d’enseignements de haute qualité » (Le Design Sprint en pratique – Pauline Thomas)

Quand le Design Sprint rencontre la méthode gamification Fidbak

Cette explication du Design Sprint étant faite, il est évident qu’une méthode qui allie des capacités d’acculturation des équipes, une capacité à dérouler un process de design et qui fait appel à l’intelligence collective, chez Fidbak, ça nous intéresse.

En effet, un « Design Sprint Gamification » peut s’avérer pertinent sur tout sujet où l’engagement et le passage à l’action des utilisateurs est au cœur de la problématique.

C’est aussi un format qui nous permet, via des ateliers et une implication collective dans le process, d’initier à la gamification, ses outils et ses champs d’applications, grâce à nos jeux de cartes, canevas et outils.

Les formats possibles sont multiples et dépendants des types de projets, de leurs avancements et de leur organisation.

Quelques exemples de formats imaginables ? (avec des durées et modalités variables)

Un Design Sprint pour établir une « Stratégie de Gamification »

  • Acculturer l’équipe cœur à la gamification
  • Cadrer les objectifs de la gamification, le parcours utilisateurs, les personas
  • Établir une stratégie de gamification qui puisse ensuite guider les développements du produit et du service

Un Design Sprint pour trouver des « Concepts de Gamification »

  • Établir la stratégie de gamification (même contenus que le Sprint précédent)
  • Développer des prototypes/maquettes de fonctionnalités gamifiés
  • Confronter les prototypes/maquettes aux utilisateurs

Un Design Sprint pour « Gamifier un process »

  • Analyser un process existant (mapping, parties prenantes, expérience utilisateur)
  • Identifier les points clé du process où venir appliquer la gamification (risques de décrochages, démotivation des utilisateurs)
  • Développer des prototypes/maquettes de fonctionnalités gamifiés pour améliorer le process
  • Confronter les prototypes/maquettes aux utilisateurs

Le Design Sprint Gamification, et après ?

Comme tout outil, faire un Design Sprint n’est pas une fin en soi. C’est un dispositif qu’on peut mobiliser pour aligner les équipes, acculturer, faire une avancée majeure sur ses projets.

L’idée est que des formats de ce type puissent être utilisés à différents moments clefs du process, mais aussi que chaque Sprint soit le point de départ d’une démarche collaborative durable.

Ce qui est important, c’est que les résultats du Sprint soient appropriés, compris et actionnables par les équipes projet qui vont continuer à développer le produit ou service.

« Le réel livrable lors d’un sprint n’est pas vraiment le prototype, c’est la somme des enseignements qui pourront être actionnés » (Le Design Sprint en pratique – Pauline Thomas)

 

Pour aller plus loin :

Je vous laisse avec quelques ressources pour aller plus loin dans l’exploration du “Design Sprint”.

Avec plaisir pour échanger avec vous sur ce sujet, que vous soyez praticien vétéran, curieux, ou simplement  motivé pour en mettre place au service de vos projets.

Quelques sources qui m’ont bien aidé pour explorer l’univers du Design Sprint et ses pratiques :